Commonwealth: les raisons pour lesquelles la France se déchaîne sur le Gabon

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 Dans une interview accordée à nos confrères de lalibreville, un universitaire diplômé en science politique est longuement revenu sur l’acharnement de la France suite à l’adhésion du Gabon au Commonwealth.

Après le 25 juin dernier l’entrée du Gabon a cette grande famille de 54 pays a donné lieu à beaucoup de commentaires, en particulier de la part de la France où elle semble poser plus de difficultés qu’on ne l’aurait imaginé. L’universitaire a expliqué que ce déferlement critique de la France s’explique en parti du fait que cette adhésion à cette grande organisation rivale de la Francophonie, est un sérieux coup porté à l’influence de la France en Afrique.

Pour l’universitaire, à tort ou à raison, cet acharnement envoie le signal que la France n’est plus attractive aux yeux de l’Afrique en général et de l’Afrique francophone en particulier ; qu’elle est une puissance du passé à l’avenir incertain ; en tout cas, qu’elle n’est plus aussi désirable qu’avant.

« De mon point de vue, il y a un aspect objectif et subjectif. De manière objective, la France ne représente plus un modèle en Afrique. Elle est perçue comme une puissance, certes encore forte, mais en déclin. Il faut dire que les hommes politiques qui connaissent réellement l’Afrique sont de plus en plus rares. La part de marché des entreprises françaises est en net recul. Etc. »

Une situation d’autant plus inquiétante que selon ce dernier, à travers les images montrées à la télé, la France donne désormais l’impression d’être un pays faible qui a de plus en plus de mal à faire respecter l’ordre public avec une montée préoccupante de l’insécurité et une difficulté grandissante à contrôler ses frontières, ce qui nourrit les extrêmes.

« Mais il y a aussi un aspect subjectif. Pour être désiré, encore faut-il soit même se concevoir comme étant désirable. Or, la France qui passe son temps à s’excuser sur la colonisation – alors qu’il ne s’agit en rien, si je mets à part le cas algérien qui est très spécifique, d’une demande des pays africains mais plutôt de groupes de pression relayés par les médias occidentaux -, cela renvoie l’image d’un pays qui ne s’assume pas, qui n’est pas fier de son passé, qui est – comme pour tout pays – forcément complexe, et qui donc ne s’aime pas. »

Or, comment aimer quelqu’un qui ne s’aime pas lui-même ? Quand vous voulez séduire, il faut vous montrer sous vos meilleurs atours. Si vous vous auto-dévalorisez, cela ne fonctionne pas. La France en Afrique aujourd’hui, c’est un peu ça.», a appliqué l’universitaire.

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