Le Gabon et le Costa Rica appellent à un accord mondial pour prévenir et combattre la criminalité liée aux espèces sauvages

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Dans le but de prévenir et combattre la criminalité galopante à travers le globe des espèces sauvages, le gouvernement gabonais et celui de la Costa Rica appellent à un accord mondial qui permettra de mettre un terme à ce phénomène.

Cette ambition est née d’une série de faits et de chiffres clés compilés à l’Initiative mondiale en vue de mettre fin à cette situation. Le premier fait est l’ampleur observable du trafic d’espèces sauvages. Cette ampleur est mesurable par l’exploitation forestière illégale, la pêche et le commerce illicites de la faune sauvage dont la valeur économique est estimé à environ 1-2 trillions de dollars par an. Cette situation est telle qu’on estime que les gouvernements des pays touchés par ce phénomène renoncent chaque année à 7 à 12 milliards de dollars de recettes fiscales potentielles qui ne sont pas perçues en raison de l’exploitation illégale des forêts, de la pêche et, dans certains cas, du commerce illégal des espèces sauvages.

Pour davantage rendre compte de l’ampleur de la situation, une récente étude établie également qu’environ 6 000 espèces ont été saisies entre 1999 et 2019, notamment des mammifères, des reptiles, des coraux, des oiseaux et des poissons. Des trafiquants présumés de près de 150 nationalités ont été identifiés. L’IPBES estime qu’environ un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction. La surexploitation, notamment par le trafic illicite d’espèces sauvages, en est l’une des principales causes.

C’est donc fort de ces faits et du fait que le trafic illicite d’espèces sauvages a entre autres, fait l’objet de trois résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies que les gouvernements gabonais et du Costa Rica militent pour une mobilisation mondiale afin de trouver des solutions adéquates. Rappelons qu’actuellement, 100 milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde pour lutter contre le commerce illégal de drogues. En comparaison, de 2010 à 2018, 2,4 milliards de dollars ont été engagés pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages dans 67 pays d’Afrique et d’Asie, soit l’équivalent de 261 millions de dollars par an.

L’Impacts de ce problème sur des espèces spécifiques est tel que les pangolins, qui ont été identifiés comme un réservoir potentiel de COVID-19, continuent d’être le mammifère sauvage le plus trafiqué au monde. Depuis 2014, le volume équivalent de pangolins entiers saisis dans le monde a été multiplié par dix, avec une estimation de 206,4 tonnes d’écailles de pangolins confisquées entre 2016 et 2019. En 2019, on estime que 195 000 pangolins ont fait l’objet d’un trafic pour leurs seules écailles, et qu’environ 1 million ont été échangés sur une période de dix ans.

L’ONUDC a estimé qu’entre 10 000 et 17 000 éléphants d’Afrique ont été braconnés par an entre 2006 et 2018, produisant entre 100 tonnes et 170 tonnes d’ivoire illicite en moyenne par an. Cependant, d’autres estimations des éléphants tués illégalement sont beaucoup plus élevées. La population d’éléphants de forêt du parc national de Minkebe au Gabon a diminué de 80 % en seulement dix ans.

25 000 éléphants de forêt ayant été tués entre 2004 et 2014. Comme près de 50% des éléphants de forêt d’Afrique centrale résideraient au Gabon, leur disparition du parc est un revers considérable pour la préservation de l’espèce.

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